La Revue Française de Psychanalyse

TROIS QUESTIONS À MANUELLA DE LUCA

TROIS QUESTIONS À MANUELLA DE LUCA

Manuella De Luca est psychiatre, psychanalyste, professeure de psychopathologie à l’Institut de Psychologie de l’Université Paris Cité, responsable du Pôle de psychiatrie et de psychopathologie de l’adolescent et du jeune adulte de l’Institut MGEN La Verrière. Elle est également co-directrice de la revue Adolescence et membre du comité de rédaction de la revue L’évolution psychiatrique. Ses thèmes de recherche principaux concernent les attaques du corps chez l’adolescent et le jeune adulte, la clinique du négatif à l’adolescence, les dispositifs thérapeutiques, qu’elle aborde dans de très nombreux articles et livres.

Rfp : Le thème de la ou des frontières est très présent dans vos publications :

– Psychanalyse : une épistémologie aux frontières

– Enveloppe charnelle : quelles frontières ?

– Cicatrices, scarifications et travail de frontière

– L’ennui comme disposition adolescente aux frontières

– L’acte comme limite

Pouvez-vous nous dire tout d’abord quelques mots de cette notion dans ces différentes conjonctures cliniques et théoriques et ce qui vous a amenée à y souligner l’importance de la frontière ? De plus, l’adolescence représente votre axe principal et transversal, moment paradigmatique du risque de brisure des frontières établies : comment intégrez-vous la clinique spécifique de cette brisure que sont les scarifications et l´acte ainsi que la mise en échec du processus identitaire ?

Manuella de Luca : Mon intérêt pour les frontières a une double origine : clinique d’abord et théorique ensuite, sans pour autant séparer de manière aussi radicale ces deux sources. Le travail avec les adolescents et les jeunes adultes ouvre à un questionnement sur les modalités de ce processus de passage. L’écoute d’adolescents en grande souffrance à l’entrée à l’âge adulte est, pour reprendre la proposition freudienne, une loupe grossissante d’un processus qui concerne chaque sujet, et qui reste, chez la grande majorité, peu bruyant. Si on s’appuie sur une définition très ordinaire de l’adolescence, la situation entre deux entre l’enfance et l’âge adulte en est le socle. Si dans le même temps on prend en compte les travaux de psychanalystes qui s’y sont intéressés, dont Evelyne Kestemberg est une des figures essentielles, l’adolescence y est pensée comme un organisateur, au sens de René Spitz. L’adolescence n’est plus limitée à une crise, à laquelle chaque parent, chaque enfant, doit se préparer voire tenter de se prémunir, mais devient un processus central dans la construction psychique de chaque sujet. Les enjeux identitaires deviennent à l’adolescence centraux, le « plus tard » qui permettait à l’enfant de supporter les limitations à ses projets et ses désirs, notamment œdipiens, est advenu. La sexualisation du corps, la double potentialité orgasmique et reproductive font entrer le sujet dans le monde des « grands » c’est-à-dire celui de l’âge adulte.

La formule de Freud à propos du moi comme « être de frontières » est un support précieux pour mieux comprendre le processus adolescent : « Un être de frontière » qui cherche à « faire l’intermédiaire entre le monde et le ça, rendre le ça docile au monde et rendre le monde, par le moyen de ses actions musculaires, conforme au souhait-du-ça ». Le déferlement pulsionnel pubertaire contraint l’adolescent à un traitement incessant d’énormes quantités d’excitation alors que ses assises narcissiques sont fragilisées, rendant plus aléatoires les relations objectales. L’adolescence insiste sur le positionnement aux frontières du sujet, par définition entre l’enfance et l’âge adulte, mais au-delà dans une conflictualité entre investissement individuel et groupal, entre exigences personnelles et exigences familiales, sociétales… Les frontières du moi, sont mises à mal et le moi doit faire face à un double front. Front interne, avec le réveil des fantasmes œdipiens que la massivité et leur possible réalisation par l’avènement du corps pubère rendent particulièrement menaçants. Front externe, où le sujet est mis en demeure de faire des choix, de construire un projet, et ce de plus en plus précocement et dans des conditions obscurcies par les exigences de la réalité matérielle (comment se représenter l’algorithme de parcours sup autrement que sous la forme de l’Anankè, impersonnel et cruel en miroir du surmoi resexualisé par l’Œdipe et donc aux exigences tyranniques ?).

La clinique psychiatrique dans un service pour adolescents et jeunes adultes nous place quotidiennement face à la question de ce qui est normal ou pathologique.  L’entrée dans l’âge adulte est aussi le moment de l’entrée dans diverses formes de pathologies (schizophrénique, dépressive…) avec un questionnement spécifique autour des personnalités border line. Si le 19e siècle a été celui du modèle de l’hystérie, celui du 20e, le modèle de la psychose, le 21e siècle est celui des organisations limites de la personnalité. Les travaux psychiatriques, psychopathologiques et psychanalytiques sur les états et les fonctionnements limites sont foisonnants depuis les années 70 dans les pays anglo-saxons comme en France. Si le terme de « border line personnality » a été traduit en français par trouble limite de la personnalité, l’idée de frontière contenue dans border reste féconde.  En effet, la frontière est une forme de limite qui ouvre à la fois sur la question du franchissement mais aussi sur celle d’une zone plus que d’une ligne ce qui semble plus en accord avec la clinique adolescente mouvante. Même si le langage courant parle de « tomber malade », à l’adolescence le continuum entre le normal et le pathologique prend tout son sens mais aussi toute sa complexité. La lecture psychanalytique du symptôme comme solution de compromis prend tout son sens, en raison de l’intensité des conflits à cette période de la vie : les exigences du ça y sont particulièrement intenses tout comme celles du surmoi et de l’idéal et celles des figures parentales et de leurs dérivées (les enseignants, les entraineurs sportifs…).

Les précurseurs américains des troubles border line ont proposé les termes de « ligne frontière de la folie (border line) » (Hughes, 1884) et « état frontière de la folie (border land) » (Rosse, 1890). Le terme français d’état limite utilise état en opposition à trait c’est-à-dire en tant qu’organisation stable de la personnalité sans véritablement entendre l’idée de contrée ou de pays. André Green reprendra cette idée dans La folie privée « la limite de la folie n’est pas une ligne mais un vaste territoire où nulle division précise ne permet de séparer la folie de la non folie ». L’utilisation du mot frontière s’inscrit dans ce courant, d’une zone souvent mal délimitée que l’on peut franchir dans un sens ou dans l’autre, aller du plus pathologique au plus normal.

Vous évoquiez les scarifications et les actes dans votre question. Ils sont paradigmatiques de ces enjeux de frontière à l’adolescence. Les automutilations dont les scarifications font partie sont un des critères diagnostiques dans le DSM5 de trouble border line de la personnalité. Pourtant, de nombreux adolescents et principalement des adolescentes y ont recours. Il y aurait une sorte d’évidence, mais surtout de facilité, à penser ces adolescents comme des états limites. Si on revient au processus adolescent et à ses enjeux, on peut avoir une lecture différente de ces attaques du corps. Le processus de subjectivation mobilise de nouveau un mouvement d’intégration psyché-soma. Les transformations corporelles de l’adolescence sont souvent vécues comme traumatiques, les frontières du corps sont mises à mal, le corps lui-même est vécu comme étranger et comme responsable de ce sentiment de malaise et d’étrangeté. Attaquer son corps, le couper, l’affamer, vouloir le détruire est une tentative de retournement de la passivité en activité. Face à la passivation induite par les bouleversements corporels pubertaires face auxquels l’adolescent peut se sentir impuissant (il ne choisit rien, ni le début ni la fin de la puberté si le type de transformation corporelle, taille, poids, forme des organes génitaux…), l’activité portée par l’attaque contre le corps soulage et rassure parce qu’elle limite les vécus de détresse et d’impuissance. Bien sûr que ces « choix » symptomatiques sont coûteux et il n’est bien sûr pas question de les banaliser ou d’en faire une sorte de revendication ou d’apologie (commune chez les adolescents : c’est mon corps j’en fais que j’en veux) mais ils doivent être entendus dans leur valeur transformationnelle. Tout l’enjeu clinique sera d’en évaluer la valeur processuelle, d’un processus adolescent dans une forme extrême, ou de leur valeur anti-processuelle, en référence aux travaux de Thierry Bokanowski. Ainsi, le passage par le corps que représente l’acte scarificatoire peut être une tentative de construction identitaire, à la fois dans la figuration que représente l’acte comme tentative d’accès à la symbolisation, et comme appropriation temporelle, la cicatrice inscrivant la preuve d’une frontière entre dedans et dehors, d’un avant et d’un après, d’une douleur passée et dépassée. Cependant, pour d’autres adolescentes, d’une recherche de soulagement, de figuration de la souffrance, d’une lutte contre la passivation, le recours aux scarifications va s’inscrire dans une répétition mortifère. Ce qui est recherché ce n’est que l’acte dans sa valeur de lutte contre la symbolisation : faute de pouvoir se représenter on répète. Ce coup d’arrêt au processus adolescent, à défaut de le faire entrer dans un âge adulte synonyme de transformation, de relations objectales sources de plaisir les plonge dans un territoire désertique, où toute dynamique psychique est gelée pouvant conduire à une désorganisation pathologique.

Rfp : Le fait que vous retrouviez ce même thème dans ces contextes variés vous a-t-il conduite à donner à cette notion de frontière une certaine généralité, et donc à faire des liens entre ces différents contextes, ce qui en retour permettrait d’en approfondir les enjeux métapsychologiques .

M. de L. : « La pulsion nous apparaît, comme un concept frontière entre animique et somatique, comme représentant psychique des stimulus issus de l’intérieur du corps provenant à l’âme, comme une mesure de l’exigence de travail qui est imposée à l’animique par suite de sa corrélation avec le corporel  ». Proposer une réflexion plus métapsychologique sur la notion de frontière trouve son fondement dans cette conceptualisation de la pulsion par Freud. D’abord, à partir de l’idée d’entre deux, dans un double mouvement de délimitation et de séparation et ensuite sur l’idée de travail donc de transformation et de liaison – en prenant notamment comme modèle le travail de rêve. Les tentatives de modélisation des bigarrures de la psyché comportent un risque de réification et de schématisation, mais participent aussi d’une volonté de garder la psychanalyse vivante, solide sur ses bases métapsychologiques, mais néanmoins ouverte aux effets du contemporain sur le langage, la culture et donc sur l’expression clinique de la souffrance. Toutes ces précautions sont nécessaires pour comprendre comment passer d’un mot du vocabulaire ordinaire mais ayant une place centrale dans les débats sociétaux actuels – sur les questions politiques de plus ou moins de frontières, sur les effets du confinement et de la fermeture des frontières pendant l’épidémie de COVID 19- à son articulation métapsychologique. Cette proposition prolonge la tradition analogique portée par la psychanalyse, ou celle de dérivation proposée par Jean Laplanche.

Penser les frontières comme engagées dans un processus a abouti à proposer l’idée d’enjeux et de travail de frontière dans leur déploiement métapsychologique. Les enjeux de frontière ont une fonction de délimitation, de séparation, de tri, de filtre et donc une filiation avec les notions de pré-conscient et de pare-excitation chez Freud, avec celles des fonctions du moi-peau décrites par Didier Anzieu, celles de barrière de contact de Wilfred Bion, mais aussi avec les travaux de J.B Pontalis sur les limites de l’analysable. Ainsi, affirme-t-il « La prise de conscience d’ores et déjà féconde, de ce qui est présupposé dans les topiques freudiennes : elles se donnent un espace psychique déjà édifié avec ses frontières internes et externes, ses provinces et sa barrière protectrice ».

Les enjeux de frontières participent aussi d’un registre économique d’ouverture ou de fermeture plus ou moins grandes, de passage de l’excitation et des pulsions. Ainsi, dans les fonctionnements psychotiques, les frontières se font murailles quasiment infranchissables, dans les fonctionnements névrotiques elles permettent une liberté de circulation et dans les fonctionnements limites les frontières sont comme trouées incapables de réguler le flot pulsionnel. La spatialité des différentes formes de frontière, naturelles – comme une chaîne de montagnes, un fleuve –, ou construites comme les murs – de l’antiquité avec le mur d’Hadrien, à nos jours avec le mur de Berlin, celui entre les États-Unis et le Mexique – à celles immatérielles – concernant l’espace, le cyberespace, mais aussi les océans et les mers – participe à en avoir une lecture topique. Celle-ci est renforcée par les propriétés des espaces de chaque côté des frontières faisant d’un individu un étranger aux yeux des autres pouvant venir mettre à mal son sentiment d’identité et de sa continuité, comme on peut l’observer dans les achoppements du processus adolescent avec des moments de dépersonnalisation ou dans la multiplication d’explosion des troubles dissociatifs de l’identité – plusieurs chaînes YouTube y sont consacrées.

Le point de vue dynamique est convoqué par l’étymologie du mot frontières en tant qu’il est un lieu du front, de l’affrontement entre deux forces, deux puissances. La conflictualité consubstantielle de la vie psychique y est ici figurée. Les enjeux de frontière, par leur fonction de séparation et de délimitation, soutiennent une conflictualité trophique. Le monde du fantasme y est suffisamment distinct de celui de la réalité permettant une réalisation pulsionnelle dans les deux espaces. On observe au contraire en cas d’abrasion ou d’ouverture des frontières de la psyché comment la collusion entre fantasme et réalité soutient le fonctionnement psychotique. Le travail de frontière s’inscrit aussi au cœur de la psyché, il participe à la transformation de la matière psychique des processus primaires en secondaires, mais aussi dans les effets de traduction, échec de la traduction et retraduction. Les frontières portent la trace de leur histoire, de leur naissance, de leur transformation voire de leur destruction. L’exemple des cicatrices des scarifications illustre cette part du travail de frontière, de marquer une temporalité, de construire un passé et un récit qui l’accompagne, tout en ayant une fonction de séparation entre le dedans et le dehors, mais un dedans vu comme vivant, et un dehors que l’on peut affronter voire conquérir. Comme Freud l’écrit à Fliess en 1896 « Dans mes travaux, je pars de l’hypothèse que notre mécanisme psychique s’est établi par un processus de stratification : les matériaux présents sous forme de traces mnémoniques se trouvent de temps en temps remaniés suivant les circonstances nouvelles. » « (…) les enregistrements successifs [trois, peut-être plusieurs] représentent la production psychique d’époques successives de la vie. C’est à la limite de deux époques que doit s’effectuer la traduction des matériaux psychiques ». Les enjeux et le travail de frontière peuvent aussi se trouver mobilisés dans le travail analytique, chez le thérapeute dans sa capacité à se laisser, pénétrer, toucher par les productions psychiques du patient, les accueillir dans sa propre psyché sans que celle-ci ne soit entièrement colonisée, les savoir étrangères, tout en les faisant siennes pour ensuite les transformer, ou pour se laisser suspendre par une idée incidente source d’une potentielle interprétation. Le travail thérapeutique offre à l’analysant la possibilité de conquérir de nouveaux territoires, de s’enrichir de nouvelles potentialités, sortes de « new frontiers » proposées aux américains par Kennedy dans un discours resté célèbre.

Rfp : Quels liens pouvez-vous faire entre cette clinique des frontières, et la place importante de cette notion dans le contexte politique, social et culturel : migrations, revendications identitaires, effacement de certaines frontières (virtuel, sexualité, préconscient…) ? Quelles conséquences pour les soins de ces conjonctures cliniques ?

M. de L.: Peut-être s’agit-il plus d’une clinique aux frontières : à la fois de la psychiatrie, de la psychologie et de la psychanalyse, mais aussi aux frontières de la nosographie. Certes la notion de frontières peut s’appréhender comme forme particulière de limite et de seuil. Elle participe donc à l’étude de leur constitution et de leurs achoppements. Mais plus encore, la conceptualisation d’enjeux et de travail de frontière ouvre à des préoccupations à propos des cliniques contemporaines dont la psychopathologie du virtuel ou les néo-sexualités sont un exemple. Si la notion de processus se déploie dans des acceptions différentes, dans nos disciplines cliniques elle accompagne le développement de la psychopathologie et l’ouverture à une causalité complexe ou hypercomplexe au sens d’Edgar Morin, causalité qui s’éloigne du modèle médical de la causalité directe : une cause, des symptômes, un ou des traitements. Même s’il n’y a pas de théorisation du processus en tant que tel, la notion infiltre la métapsychologie que ce soit comme matériel psychique dans l’opposition processus primaires/secondaires, ou dans l’intérêt sur le processus thérapeutique. La prise en compte des enjeux ou du travail de frontière permet de penser les confins de la psychopathologie, les cliniques de l’extrême ou aux marges des classifications ou des entités nosographiques habituelles. La souffrance psychique se modèle sur l’époque et la culture dans laquelle elle se développe, même si la mondialisation tend à abraser les différences. On peut prendre l’exemple des Hikikomoris, adolescents ou jeunes adultes japonais cloîtrés de nombreux mois, voire des années dans leur chambre et qui se développent en France et dans d’autres pays occidentaux, prenant la forme d’une épidémie mondiale. Ou bien encore, l’importance pour les adolescents et les jeunes adultes des pays occidentaux de penser leur genre et leur sexualité comme fluides, pouvant circuler, dans un espace sans frontières, car celles-ci sont trop infiltrées de leur dimension de pouvoir et de domination. L’acte d’instaurer des frontières est pour un état un acte d’autorité, la possibilité d’assoir son pouvoir, pas seulement dans une visée de délimitation d’un espace où vivre protégé mais souvent dans une volonté de colonisation et de destruction de ceux vivants dans l’autre pays. De nouveau, on voit la part processuelle de la notion de frontière mais aussi contre et anti-processuelle.

Pour terminer, une autre piste concerne les spécificités de l’épistémologie de la psychanalyse. Sans revenir sur le débat de la scientificité de la psychanalyse, mais en reprenant la définition de Freud de 1923, la psychanalyse est à la fois une méthode d’investigation des processus psychiques, une méthode de traitement et un corpus théorique. Elle produit donc un savoir unique et spécifique sur les processus inconscients, savoir asymptotique et toujours à poursuivre. La cure en est une des méthodes privilégiées, même si depuis de nombreuses années des psychanalystes s’intéressent aux dispositifs, sans et hors divan et font la promotion d’une extension de la psychanalyse. Les enjeux et le travail de frontière peuvent permettre à des chercheurs de se référer à la psychanalyse dans leurs travaux, en pensant son épistémologie aux frontières, des sciences de la nature et de la culture, mais aussi de l’anthropologie, de la sociologie, de l’histoire, de la philosophie, de la littérature, de la psychiatrie… La liste n’est bien sûr pas exhaustive mais elle repose sur l’idée d’une différenciation, de la confrontation à partir des différences des écarts mais aussi des points communs ou des analogies avec ces autres disciplines. Elle peut à ce titre participer à éclairer le nouveau courant des « Border Studies » qui a vu le jour dans les années 2000. Il regroupe de nombreuses disciplines des sciences sociales et des études culturelles qui s’intéressent aux processus de bordering, debordering et rebordering c’est-à-dire, d’apparition, de création, de transformation, de dépassement, d’invisibilisation, de transgression voire de subversion des frontières ici géographiques ou culturelles et pour la psychanalyse, psychiques et thérapeutiques.