Colloque de la SPP 2018 : trois séances par semaine, vous n’y pensez pas!
Trois séances par semaine, vous n’y pensez pas ! Quelle psychanalyse par ces temps qui courent ?
Un divorce semble apparaître entre le temps de la cure analytique et le temps de la société actuelle. Notre monde contemporain, avec son culte de la vitesse et de la performance, installe un écart problématique avec la temporalité interne propre à la vie psychique et à ses exigences. Le quantitatif primant sur le qualitatif, le présent est surinvesti, « positivé » par le bouleversement des temporalités galopantes vécues au quotidien. L’instantané est promu et encouragé, ignorant le passé et feignant d’organiser le futur. Le temps de la cure et le temps de notre société s’opposent-t-il alors dans ce monde accéléré, connecté de manière permanente, opératoire ou excité et addictif ? Notre époque est-elle celle de l’illusion d’un temps maîtrisable et d’une satisfaction pulsionnelle rendue accessible sans confrontation à l’absence, au manque ou aux limites ? Mais peut-on éviter ces confrontations qui nécessitent le temps de la pensée, de sa maturation et de son élaboration, et l’intégration psychique de cette expérience ? Non mesurables, les temporalités de notre monde interne, régies par leurs rythmes propres, leurs logiques inconscientes qui ignorent le temps, contrarient l’ordre actuel du temps qui se veut toujours plus productif à moindre coût psychique. Un malaise se fait jour dans la civilisation, avec la tentation du repli, du retour aux nationalismes et aux frontières du passé. Les progrès techniques et scientifiques de plus en plus sophistiqués, en résonance avec une forte sollicitation sociale et individuelle, ajoutent-ils à la perte de repères ? En même temps, explorer et revisiter son passé, construire sa propre histoire semble moins intéresser les individus. Consacrer plusieurs séances hebdomadaires de 45 minutes à son analyse apparaît par ces temps qui courent comme une extravagance : « trois séances vous n’y pensez pas ! » Sommes-nous devant de nouvelles formes d’organisations psychopathologiques ? La résistance à la psychanalyse trouve-t-elle là un champ royal où se loger ? Ce sont ces thématiques du temps psychique, de son établissement, de sa perte, de la maltraitance que lui inflige le monde contemporain, comme du rôle que peut jouer la psychanalyse dans son (r)établissement qui seront mises en question dans ce colloque.
samedi 17 novembre 2018
Paris Marriott Rive Gauche
17 bd Saint-Jacques
74014 Paris
Programme:
9h00 Accueil des participants
9h30-9h35 Ouverture du colloque
9h35-10h35 LA PSYCHANALYSE ET SON TEMPS Gilbert Diatkine, Denys Ribas
10h35-11h05 Pause
11h05-12h45 LA PSYCHANALYSE ET L’IMPATIENCE DES TEMPS QUI COURENT Modérateur : Jacques André Bernard Bensidoun, André Ciavaldini, Bernard Golse
12h45-13h PERDRE L’IMPATIENCE : LE TEMPS SENSIBLE Julia Kristeva
13h-14h30 Pause Déjeuner
14h30-16h LA CURE, SON TEMPS, SON RYTHME Modérateur : Paul Denis Elisabeth Birot, Évelyne Chauvet, Hélène Suarez-Labat
16h-16h30 Pause
16h30-18h ART ET CURE : ENTRE LENTEUR ET FULGURANCE Modérateur : Françoise Coblence Laurent Danon-Boileau, Jean-Claude Rolland, Évelyne Toussaint
18h-18h30 Réflexions conclusives de la journée : René Roussillon