La Revue Française de Psychanalyse

86-2 Résumés des articles

86-2 Résumés des articles

THÈME : POUVOIR DES IMAGOS

Gilbert Diatkine – Pourquoi certains patients n’arrivent-ils à faire leur analyse qu’en face à face ?

RÉSUMÉ – Une psychanalyse se déroule dans les meilleures conditions lorsque le patient est allongé sur un divan et parle à l’analyste sans le voir. Cependant, ni les enfants ni certains adultes borderline ne peuvent associer librement dans cette position. Les uns et les autres ont en commun de ne pas être sortis de l’adolescence. La fin de l’adolescence se définirait alors par l’intériorisation du regard porté par les adultes sur les enfants, quelle que soit la violence des désirs inconscients de ces derniers. En l’absence de cette intériorisation du regard des adultes, le surmoi protecteur se transforme en une imago terrifiante qui paralyse le processus associatif. Avec certains patients borderline, un travail préalable en face à face est nécessaire pour décomposer cette imago et mettre les éléments dont elle est faite en réseau. Quand ces représentations ne sont pas condensées, mais agglomérées, la décomposition de l’imago met en présence des éléments clivés, séparés les uns des autres par une « position phobique centrale ». L’analyse doit alors se poursuivre en face à face. La technique de la « ponctuation », inventée par Lacan, pourrait être liée à une imago qui lui était propre, la « figure obscène et féroce du Surmoi ».

MOTS-CLÉS – divan, imago, position phobique centrale, ponctuation.

Benoît Servant – Perdre ses désillusions

RÉSUMÉ – L’auteur expose une configuration clinique particulière, constituée, chez des patients hommes et femmes, par une vision pessimiste et opératoire des relations affectives, sous-tendue par la prégnance d’imagos cruelles et autoritaires. Celles-ci semblent provenir d’une défaillance parentale marquée par une incapacité à assumer ses responsabilités et à respecter les interdits. L’auteur s’appuie alors sur les travaux de J.-L. Donnet, N. Zilkha et P. Denis sur le surmoi pour en proposer une interprétation d’où pourraient se dégager des directions pour la cure. Celles-ci mettraient en particulier en question la place possible de l’humour, mais surtout, pour l’auteur, d’un travail en « côte à côte » qui vise à dégager le sujet des enjeux de toute-puissance, et favoriser une « perte des désillusions ». Un lien est proposé avec l’œuvre de Philip Roth.

MOTS-CLÉS – dépendance, surmoi, limites, emprise, Roth.

Véronique Laurent – Renoncer à l’imago

RÉSUMÉ – L’auteur part de l’observation clinique d’un lien entre fonctionnement en imago et surinvestissement de la peau. Après être revenu sur les origines du terme imago, il s’interroge sur les conditions de l’écart moi-surmoi par lequel le fonctionnement en instances prendra le pas sur le fonctionnement en imago. Freud conçoit le surmoi post-œdipien comme secondaire à l’impersonnalisation des imagines parentales premières. Le moi doit corrélativement travailler à sa résistance vis-à-vis de l’attractivité imagoïque. La relation d’objet allergique, en maintenant une confusion avec l’autre, s’oppose à l’opération de perte comme condition d’indépendance vis-à-vis de l’objet. L’absence d’angoisse de l’étranger en est un des signes sémiologiques précoces. La cure d’une patiente met en évidence un fantasme de peau commune maintenant la dyade primaire mère-enfant. Le dégagement de l’imago aura pour condition de re-fonder le moi, comme d’abord corporel. La désexualisation non-symboligène nécessite le passage par une re-sexualisation pour tendre vers une désexualisation, cette fois symboligène.

MOTS-CLÉS – imago, peau, relation d’objet allergique, angoisse de l’étranger, désexualisation.

Johanna Velt – Imago, identifications et identités trans à l’adolescence

RÉSUMÉ – Dans cet article, nous nous proposons de questionner les imagos et les identifications chez une jeune adolescente se revendiquant comme transgenre. À partir de la clinique, nous déploierons chez cette jeune fille l’imago d’une mère anale qui sous-tend et fixe son fonctionnement. Nous ferons l’hypothèse d’une incorporation de la haine de la mère pour son propre corps malformé et de la haine du corps sexuel dans un fonctionnement familial fusionnel et indifférencié, incorporation en lien avec le registre imagoïque. Nous mettrons en lien ce fonctionnement imagoïque et les identités trans, au regard du questionnement de la différence des sexes. Puis nous montrerons comment le travail thérapeutique, inauguré par un enactment de lever de masques en période de pandémie a ouvert un espace de transitionnalité permettant une déconstruction de l’imago et une mise en représentations de fantasmes et d’identifications, témoin d’un enrichissement du fonctionnement psychique.

MOTS-CLÉS – imago, adolescence, transgenre, identité sexuelle, identification, enactment.

Philippe Givre – Pouvoir hypnotique des imagos et emprise anorexique

RÉSUMÉ – Sujette à des définitions contrastées, la notion d’imago réclame certaines précisions conceptuelles, afin d’établir sa fonction au cœur de la psyché. C’est le cas notamment pour définir les relations qu’elle entretient avec les représentations internes, comme avec l’identification ou le fantasme. « Objets psychiques » par excellence, les imagos requièrent, pour amender leur dimension archaïque, un caractère apophatique afin de se glisser dans la trame fantasmatique. Un phénomène d’effacement ou d’auto-avalement de l’imago doit donc se concrétiser pour que, là où elle faisait craindre au sujet d’être dévoré, annihilé, phagocyté, l’advenue de ce processus de négativisation de l’imago favorise son propre auto-avalement. À défaut de réussir ce « meurtre », comme on l’observe dans la problématique anorexique, les imagos vont conserver leur pouvoir hypnotique, ce pouvoir étant transposé défensivement par ces mêmes sujets en un phénomène d’emprise sur le corps propre.

MOTS-CLÉS – anorexie, emprise, fantasme, imago, objet interne.

Emmanuelle Sabouret – Le vautour de Léo. Imagos et capacité à régresser chez un enfant en période de latence

RÉSUMÉ – Dans le contexte des théories psychosomatiques de l’École de Paris, l’auteur interroge les notions d’imago et de capacité à régresser. L’exemple de la psychothérapie d’un enfant en période de latence présentant un comportement de sélection alimentaire primaire montre comment le processus se heurte à la puissance d’une imago maternelle archaïque et à des fixations entravant toute régression ouvrant à la mise en représentations. Ces entraves sont en partie dépassées lorsque le cadre est aménagé autour d’une technique associant le dessin pour l’enfant et l’écriture d’un texte narratif pour le thérapeute. Des extraits de séances montrent la mise en représentations tant du conflit oral que de la destructivité associée à l’imago. Reprenant le travail de P. Marty sur le moi-idéal, l’auteur fait l’hypothèse du caractère narcissique de l’imago, agissant comme possible rempart contre le risque de désorganisation psychosomatique, mais limitant du même coup la régression et la progression thérapeutique.

MOTS-CLÉS – régression, imago, latence, fixation, négation, anorexie.

Claire Cubells-Seibert et Claire Maurice – D’un groupe anhistorique à un groupe fraternel : facettes des imagos et construction de l’identité groupale

RESUMÉ – À partir de deux vignettes cliniques issues d’un psychodrame de groupe conduit par les auteurs en institution de soins, l’article montre la façon dont le groupe a évolué d’un groupe « anhistorique » à un groupe fraternel, au travers des imagos mobilisées. Dans l’article, les auteurs articulent également les mouvements au sein du groupe dans la réalité, en particulier le départ de certains participants, et la dynamique psychique liée à la mobilisation des imagos dans et par le groupe. Successivement, à l’insu des participants, surgiront dans les scènes jouées l’imago du père archaïque, fonctionnant comme un totem, puis l’imago maternelle toute-puissante. C’est progressivement, après que ces imagos auront pu avoir droit de cité, être identifiées, interprétées et métabolisées par le groupe, que le groupe fraternel pourra advenir. Dans l’histoire de sa construction processuelle, comme dans l’ontogenèse et la phylogenèse, le groupe peut évoluer d’un fonctionnement imagoïque à un fonctionnement identificatoire, du père archaïque au groupe des frères.

MOTS-CLÉS – imagos, psychodrame de groupe, groupe fraternel, père archaïque, mère toute-puissante, clivage, identifications.

DOSSIER : ASSOCIATIVITÉ

Marilia Aisenstein — Introduction

RÉSUMÉ – Pour Freud, le premier patient traité selon la méthode, que lui nomme à l’époque « procédé de l’association libre », est l’homme aux rats, pourtant dès 1905 il avait écrit dans Dora : « … Je laisse maintenant au malade le soin de choisir […] J’obtiens alors ce qui appartient à la solution par fragments, enchevêtrés dans des contextes différents et répartis sur des époques très éloignées. » Or, dans les consultations et premières rencontres, il est fréquent que nous soyons confrontés à des associativités toxiques ou explosives dont l’association libre n’émerge pas spontanément, mais dont il nous faut néanmoins faire le pari. Dans ces cas, l’analyste est, lui, sur un mode d’écoute « en égal suspens », ses interventions sont plus processuelles qu’interprétatives. Le but recherché est de permettre au patient de se rencontrer lui-même au travers de l’autre.

MOTS-CLÉS – associativité, association libre, rencontre analytique, premier entretien.

Théorie

Clarisse Baruch – Sur les traces de l’associativité

RÉSUMÉ – La question de l’associativité, si fondamentale dans la cure-type, se pose différemment avec des patients fonctionnant sur un mode psychotique. On se confronte alors à des achoppements de l’associativité, qui renvoient à des failles de symbolisation, des clivages, des ruptures de la pensée. Pourtant, l’analyste travaille là comme ailleurs avec ses propres associations, et piste l’associativité qui parfois advient dans le discours du patient, témoignant de capacités élaboratives sur lesquelles il pourra s’appuyer.

MOTS-CLÉS – associativité, psychose, symbolisation, clivage.

Jean-Louis Baldacci – Associativité et association libre

RÉSUMÉ – À partir de l’article de Freud « Formulations sur les deux principes des évènements psychiques », il est possible de référer les deux modes de pensée, pensée associative et pensée logico-déductive, à la double polarité du fonctionnement psychique. La psychanalyse essaie de rétablir leur articulation sans avoir besoin du symptôme. Pour cela elle utilise une règle ambiguë, celle de la libre association. Mais la libre association peut conduire au réinvestissement de traces traumatiques à l’origine des défaillances du refoulement originaire. L’analyste se trouve alors sollicité en personne dès la première rencontre. C’est la forme et l’intensité de cette sollicitation qui est déterminante pour poser l’indication d’un traitement psychanalytique ajusté.

MOTS-CLÉS – associativité, libre association, consultation psychanalytique, transfert sur la méthode, interprétation, indication.

Marina Papageorgiou – « Love at first sight ». Et après ?

RÉSUMÉ – L’auteur interroge la qualité de l’associativité du couple analytique dans la clinique psychosomatique. À partir d’un premier entretien, elle montre les irrégularités du fonctionnement mental du patient en fonction des modifications économiques et les aménagements nécessaires quant à l’écoute et les interventions de l’analyste.

MOTS-CLÉS – associativité, irrégularité fonctionnement mental, névrose obsessionnelle, somatisation.

Laurent Danon-Boileau – La valeur fonctionnelle de l’associativité de l’enfant

RÉSUMÉ – L’associativité permet à l’enfant un heureux fonctionnement psychique. Toutefois, chez les enfants dits « prépsychotiques », elle ne fournit pas une issue à l’excitation, elle en renforce l’intensité. Avec eux, le travail de cure ne vise plus à développer l’associativité mais à la détoxifier sans l’éteindre.

MOTS-CLÉS – associativité, enfant jeu, pré-psychose, sublimation.

Clinique

Françoise Moggio – Three billboards. À propos de l’associativité en psychanalyse avec l’enfant

RÉSUMÉ – Cet article est une élaboration en après-coup d’une rencontre clinique avec un jeune enfant qui n’a pas pu aboutir à la mise en place d’un traitement. Cet « échec » vient redoubler la potentialité traumatique de la rencontre clinique et conduit l’analyste, alors qu’il en commence la rédaction, à proposer un « drôle de titre », puis à produire dans la nuit qui suit un rêve contre-transférentiel qui relance son associativité mise à mal, témoin du travail du moi inconscient de l’analyste dans le rêve ainsi produit et de la levée de la dénégation initiale liée à une pensée incidente traumatique pour ce qu’elle peut venir révéler des sources du malaise de l’enfant.

MOTS-CLÉS – psychanalyse de l’enfant, associativité de l’analyste, après-coup, pensées incidentes, dénégation, fonction onirique.

Flore Canavese – Défaillances du narcissisme et des auto-érotismes chez un garçon âgé de 6 ans et ses conséquences sur la mentalisation

RÉSUMÉ – À la lumière de la vignette clinique présentée par Françoise Moggio, nous nous centrerons dans ce texte sur les difficultés et avatars de la constitution du narcissisme et des auto-érotismes chez un garçon de 6 ans ; et ses répercussions sur la mentalisation et les capacités de représentation. C’est au moment des expériences de satisfaction que le bébé expérimente la question de l’attente ; expérience qui va permettre que se développent les auto-érotismes et le travail de représentation. Il est important que ces expériences de satisfaction aient été suffisantes pour permettre la mise en place d’une satisfaction hallucinatoire de désir. C’est précisément ce qui semble manquer chez ce petit patient, qui, face à des situations de frustration, a recours au comportement.

MOTS-CLÉS – associativité, narcissisme, auto-érotismes, censure de l’amante, mentalisation.

Karine Gauthier – Églantine et ses racines

RÉSUMÉ – L’auteure s’intéresse à l’associativité dans la première rencontre du traitement psychothérapeutique d’une patiente, Églantine, qui a subi une agression traumatique. L’excitation et le risque d’envahissement du moi sont prégnants. La patiente, aux prises avec une imago terrifiante, privilégie les agirs de parole et de comportement. C’est en appui sur le travail de contre-transfert de l’analyste qu’une associativité à deux va pouvoir se déployer au fil de la séance et permettre à la patiente de se dégager un temps de l’actuel pour retrouver la scène psychique.

MOTS-CLÉS – associativité, agir de parole, imago, contre-transfert, masochisme érogène.

Brigitte Reed-Duvaille – De l’incidence de l’associativité du psychanalyste, quand le voyage analytique n’est pas un long fleuve tranquille. Commentaire sur le cas Églantine.

RÉSUMÉ – La capacité à utiliser l’association libre se conforme principalement au modèle de la névrose. Chez les patients état-limite ou psychotiques, l’associativité subit des entraves, comme cela est illustré par le cas clinique évoqué. La défaillance du langage et les agirs défensifs s’opposent à la mise en place d’un processus analytique. Les aspects clivés de la personnalité restent difficilement accessibles. Dans ces situations cliniques, le vécu contre-transférentiel de l’analyste en est également affecté, et notamment son associativité propre.

MOTS-CLÉS – associativité, états-limite, psychose, contre-transfert.

Sarah Bydlowski – Des réverbérations de l’adulte à l’enfant. À propos d’« Églantine et ses racines »

RÉSUMÉ – Églantine, menacée par le transfert, sature la première rencontre par un récit plus narratif qu’associatif, où ruptures et agirs s’enchaînent. Ces modalités conduisent l’analyste à privilégier des interprétations de processus, dans l’ici-et-maintenant, moment présent de la séance, tel qu’il s’impose avec l’enfant qui confronte l’analyste plus directement que l’adulte aux émergences de l’inconscient.

MOTS-CLÉS – associativité, infantile, identification projective, empiètement, copensée.

RUBRIQUES

Psychopathologie psychanalytique

Stéphanie Barouh-Cohen – Pour une approche du clivage à partir du traitement de ses reliquats somato-psychiques

RÉSUMÉ – Le pessimisme de Freud concernant le destin du clivage continue d’interroger sur les modalités de travail et sur la thérapeutique concernant ses effets, et donc sur le traitement des patients pour lesquels le clivage est un mécanisme de défense privilégié, à savoir les patients limites-narcissiques. Les clivages pluriels apportés par les successeurs de Freud ont constitué un réel enrichissement sur ce point, notamment parce que leur articulation avec le traumatisme primaire nous a amenés sur les voies de l’économique et par là même sur celles des liens corps-psyché, pour une meilleure appréhension des vestiges et du retour du clivé. Pour autant, ces avancées nous conduisent-elles à plus d’optimisme ? C’est ce que nous proposons de discuter ici, à partir du traitement des reliquats somato-psychiques du clivage, qui passe notamment par l’accueil, dans le transfert, des dérégulations énergétiques nées de ce même clivage. Il s’agira ainsi d’œuvrer en faveur d’un renforcement du « tonus identitaire de base », garant du maintien du vivant en soi et du sentiment continu d’exister.

MOTS-CLÉS – clivage, tonus identitaire de base, énergie, fonctionnements limites-narcissiques, dépression primaire, transfert par retournement, traitement psychanalytique.

Concepts en débat

Roger Dufresne – L’empathie en psychanalyse

RÉSUMÉ – L’auteur décrit la différence entre l’empathie et la sympathie, l’empathie signifiant la capacité intuitive de se mettre à la place de l’autre et de ressentir ce qu’il ressent, en conservant une grande réserve, tandis que la sympathie se réfère à un sentiment spontané de bienveillance envers l’autre, partageant son bonheur ou le soutenant dans sa souffrance. Il importe de ne pas confondre empathie et sympathie. Certains intersubjectivistes, surtout aux États-Unis, notamment ceux qui se réclament de l’école interrelationnelle et de l’école interpersonnelle, et aussi des membres de l’Association américaine et donc de l’API, qui prônent l’auto-dévoilement de l’analyste (self disclosure) confondent empathie et sympathie au point d’en faire des synonymes. L’empathie dans son sens rigoureux ne s’oppose pas à la neutralité de l’analyste, qui est avant tout réserve, silence sur soi, suspension de tout jugement afin de ne pas gêner les associations de l’analysant et de favoriser notre disponibilité dans l’écoute flottante de ses verbalisations et des émotions qu’elles induisent en nous. Notre rôle n’est pas d’appliquer nos théories, mais d’aider l’analysant dans la découverte des profondeurs de son moi.

MOTS-CLÉS – empathie, sympathie, contre-transfert, charge affective, neutralité, tact.

Technique psychanalytique

Élise Pelladeau – Sadisme, emprise et destins libidinaux dans le lien conjugal violent

RÉSUMÉ – Il s’agit d’interroger les coordonnées pulsionnelles des mouvements conjugaux violents dans le cadre d’une psychothérapie psychanalytique en unité de soins en milieu carcéral. Nous posons l’hypothèse d’un lien sadique à l’objet qui trouverait son point de butée au seuil du vacillement de celui-ci. La trajectoire de la violence nous apparaît en plusieurs temps : un temps de mouvements sadiques. S’ensuit un point de bascule qui ouvrirait la voie vers une accumulation économique de la force destructrice versant vers la « folie d’emprise ». Ce mouvement butterait sur la souffrance soudainement imposée au sujet par la menace de la disparition de l’objet. Un quatrième temps serait marqué par des auto-reproches aux allures mélancoliques. Ces éléments éclairent une perversion processuelle dans les coordonnées pulsionnelles inversant but et poussée, poussée qui deviendrait un mouvement fétichisé.

MOTS-CLÉS – sadisme, emprise, folie d’emprise, but, poussée pulsionnelle, violences conjugales.